Avant propos :
Après une licence de psychologie à Aix en Provence et un bref passage comme animatrice en préformation professionnelle, j’ai décidé d’une réorientation vers l’ergothérapie.
Depuis 1982 je suis ergothérapeute et mon expérience professionnelle s’est limitée à la rééducation et à la réadaptation fonctionnelle.
Je suis actuellement en poste dans un Centre de Rééducation et de Réadaptation Fonctionnelle qui dépend de l’UGECAM (Union de Gestion des Etablissements de la Caisse d’Assurance Maladie), depuis 12 ans.
Mon parcours professionnel m’a « emmenée », pendant 3 ans dans un département d’Outre Mer (la Réunion), puis de retour à Marseille, j’ai intégré une association régionale s’occupant d’aides techniques pour personnes handicapées, le C.R.E.E.D.A.T., (Centre Régional d’Exposition d’Essais et de Documentation sur les Aides Techniques).
Cette expérience m’a appris à regarder la personne handicapée dans sa globalité. Le vécu d’une personne en situation de handicap est très variable. La gravité des incapacités ne présume pas uniquement de l’évolution défavorable d’une situation. Certains ayant un handicap lourd arrivent à dépasser leurs difficultés, alors que d’autres s’enfoncent dans la dépression pour un taux d’incapacité moindre.
Les missions d’évaluations, de conseils et d’informations qui m’incombaient m’ont obligée à prendre en compte une multitude de données concernant aussi bien l’aspect psychologique, ou physiologique, que familial ou environnemental.
La prise en compte de cette complexité a été un très bon apprentissage pour la suite de mon parcours professionnel et en particulier pour cette formation.
A la recherche d’une nouvelle orientation, une amie m’a fait découvrir le département des Sciences de l’Education de Lambesc.
Ce domaine présentant un grand intérêt pour moi, j’ai demandé un congé individuel de formation, qui m’a été accordé.
Mon premier stage m’a initiée à ce que je croyais être de « l’Education à la Santé » et qui n’était, en réalité, que de la transmission d’informations médicales.
De nombreuses questions se sont posées à moi par rapport à la prévention, à l’éducation, à ma pratique de soins et aux valeurs culturelles sous jacentes.
Au hasard de mes recherches et en quête d’un second stage de formation, j’ai rencontré une personne dépendant des équipes de Développement Social Urbain et en charge de la thématique Santé sur deux arrondissements de Marseille. Cette personne, formée à la santé globale et à la santé communautaire, a accepté de me prendre en apprentissage.
La Santé Communautaire a tout de suite suscité mon engouement à cause du regard nouveau qu’elle propose et de la prise en compte des multiples aspects d’une même situation qui faisait « écho » à ma pratique professionnelle.
J’étais séduite par l’idée qu’un changement de comportement était nécessaire face à la santé et à la complexité des enjeux, d‘autant plus que j’étais dans une période d’insatisfaction grandissante par rapport à mon environnement professionnel habituel.